LES CHAPELLES IMPORTANTES D’ELLEZELLES

                   

              La chapelle N.D. de Paix   à la Padraye.

 

Cette chapelle , longtemps négligée a été réaménagée

il y a une trentaine d'années.  Elle comporte une abside à 3 pans.  On pouvait y voir une armoire à deux portes en chêne de la 2ème moitié du XVIIIe siècle, une couronne de lumière et porte-cierge gothique en fer forgé de la fin du Xve – début du XVIe siècle, une statue d'un saint assis dit Abraham gothique en chêne teinté de la fin du XVIIIe siècle et une statue de la vierge de l'immaculée Conception en bois polychromé du milieu du XIXe siècle.  Le retable baroque a disparu depuis un certain temps.  Un chapiteau en bois a été retrouvé dans la ferme voisine et est conservé au musée de Renaix.  Un beau saint Job en Chêne, qui avait été transformé en XVIIIe siècle en Abraham avec les âmes des justes dans son giron, semble se trouver maintenant dans la sacristie de la collégiale de Leuze.  L'ancienne table d'autel a été heureusement relevée et réutilisée.  Il n'en a pas été de même pour le banc de communion.

Un arrêté royal du 9 octobre 1980 classe comme monument la chapelle Notre-Dame de la Paix, comme site l'ensemble formé par cet édifice et ses abords.

 

 

Cette construction en grès yprésien, situé non loin d'un ruisseau est percée d'une fenêtre de style gothique, pourrait remonter au XVIe siècle et avoir une origine encore plus ancienne.  D'après les recherches de Monsieur le Vicaire Froyman, elle fut élevée en 1643 par Nicaise Groote pour demande la Paix.  De nombreux pèlerinages y furent organisés pendant les années terribles 1914-1918; Suite à des remaniements, le pignon occidental, pertinemment reconstruit en briques, a été percé d'un oculus et surmonté d'un clocheton.  Les ancres en fer forgé qui y ont été placées forment le millésime de 1672.

Un arrêté royal du 9 octobre 1980 classe comme monument la chapelle Notre-dame de la Paix, et comme site l'ensemble formé par cet édifice et ses abords.

Gonzales Descamps dans «les Communes de l'Arrondissement d'Ath» (T.I, Mons, 1908) cite «Notre-Dame de la Paix, chapelle à la Padrie» et explique que ce nom wallon (Padrie) désigne des champs situés derrière le Moustier, c'est-à-dire le centre du village d'Ellezelles.  «La Paderie» est citée trois fois dans la Veil Rentier d'Audenenarde, écrit vers 1276 (folio 85, recto).  Emmanuel Degand a relevé le mot Padrye dans les archives communales d'Ellezelles (la commune d'Ellezelles pendant XIXe siècle, Courtin, Renaix, 1898, p.194, chronique Ellezelloise, dans les nouvelles du Pays du 12 juillet 1903).Dans le livre, il écrit que ce lieu-dit est «rebelle à l'explication» (p.192), mais quelques années plus tard, dans l'article, il avance que le Plat Rye (Padry) serait «le ruisseau qui des déverse du Tordoir de Wodecq», et il répète cette interprétation dans une chronique parue dans le même journal le 28 juin 1912 'Le Padrie» est encore cité dans une chirographie, publié par E.Degand dans son essai historique sur la commune d'Ellezelles pendant l'ancien régime (Jouret-Dedonder, Flobecq, 1886,pp. 201-202)… Et Decamps a trouvé «La Padrie» dans un document de 1381 et «la Haute Padrye» dans un autre de 1513.  Une belle et grande chapelle a été construite à la Padrie.  Elle est bâtie en moellons de grès panisélien des Collines et datée sur ancres de 1672 elle pourrait avoir une origine plus ancienne.  Suite à des remaniements, le pignon occidental, partiellement reconstruit en brique, a été percé d'un oculus et surmonté d'un clocheton.  (Coekelberghs et Lequeux, Canton de Lessines, un Répertoire photographique du mobilier des sanctuaires de Belgique, Institut du Patrimoine Artistique, Bruxelles, 1980,p20).  Des différents s'étant élevés de plusieurs côtés, un accord fut passé le 19 février 1689 entre les gens de loi, les collecteurs et les habitants d'Ellezelles, comportant tout un règlement sur l'administration.  Au sujet de la chapelle N-D de Paix, il est convenu que les pasteurs, mayeur et gens de loi choisiront et établiront tous les ans un mambour qui assurera la gestion, recevant les rentes, revenus, dons, testaments, legs, achetant des ornements et entretenant le sanctuaire et son autel, s'occupant de la décharge des messes.  Le mambour aura un coffre pour y mettre les ornements et dons. Les veilles de solennités, telles que Pâques, Pentecôte, Noël, Dédicace, il devra veiller à décorer la chapelle, à faire nettoyer les chandeliers et cuivres à faire laver et raccommoder les linges au gage de deux sous à la livre.  Le mambour devra remettre un compte annuel avec justificatifs.  Le boni éventuel sera employé à l'achat d'ornement et à l'embellissement.  Le mambour n'est pas tenu de servir plus d'un an. Le document, établi à l'intervention du bailli de Malapert d'Arbelin est signé par lui et François Picou, Jean-Philippe Loiseleur, Georges Crinson, etc… Il fut renouvelé le 25 mars 1699 en présence du bailli N. grand champs, signé par lui et par maître Matthieu du Trasnoit…Nicolas Husson, Pierre Founet, ETC. Le grand Conseil de Malines suggéra dans une lettre du 4 novembre 1700 que les comptes se rendent tous les deux ans et que les mombours servent deux années.  Philippe V homologua l'accord fait à Ellezelles avec les modifications suggérées par le Grand Conseil par des lettres patentes datées de Bruxelles le 7 avril 1701 (recueil des Ordonnances des Pays-bas Autrichiens, 3e série, T.I., PP. 23-29) D'après l'abbé V. Froyman (Calv.Chap. Hainaut, T.10, 1957,p.42), «juqu'au début du XIX siècle, on y (à la chapelle de Paix) voyait affluer un grand nombre de fidèles, et le 15 août, à l'issue des vêpres, le clergé allait y chanter les litanies de la Sainte-Vierge.  Un voisin, voulant exploiter ce concours, fit construire tout près de à un cabaret qui porta l'enseigne «Au ballon» et ne trouva rien de mieux d'y faire danser, ce qui éloigna les personnes pieuses. Celles-ci se dirigèrent vers la chapelle du Bois Duchet où l'on pouvait prier en paix.Plus tard, lorsque le "Scandale du Ballon" cessa, on revint a Notre Dame De Paix. Mais le pèlerinage fut déplacé au 8 décembre.  La chapelle possède une statue en chêne teinté d'un saint assis, appelé «Abraham».  Elle date de la charnière des 15e et 16 e siècle.  Les femmes qui tardent à mettre au monde un enfant viennent prier St Abraham pour assurer leur fécondité.  (Abraham et sa femme étaient très vieux quand ils mirent enfin un fils au monde).  Le Christ en croix, en bois, est de la fin du 18e siècle ou du début du 19e.  Anciennement, il y avait une vierge de l'Immaculée Conception» en bois polychrome du 19e siècle.  On venait y prier ND de la paix, et y célébrer des messes pendant la guerre de 1914-1918;cette statue a été remplacée par une Vierge de la Visitation, en Plâtre.  Les murs de la chapelle étaient couverts à l'intérieur d'un plafonnage en mauvais état.  L'abbé L. Leleux , avec des enfants d'Ellezelles, les a débarrassés de cet enduit.  Le mobilier comporte une armoire en chêne du milieu du 18e S., et une couronne de lumière avec porte-cierges en fer forgé portant des traces de peintures (15e - 16e siècle).  Un dessin de la chapelle par jacques Vandewattyne a paru dans les Annales du Syndicat d'Initiative d'Ellezelles en 1959-1960. Les murs, la toile la porte, les vitraux viennent d'être restaurés.  La chapelle veille près du ruisseau d'Angre, et quelques saules têtards subsistent à proximité.  Près de la route d'Ellezelles à Flobecq, le monument et le site sont superbes.

Note historique.

Le 8 septembre 1897, Henri Bury, doyen de la paroisse Sy Pierre, délégué du Réverendissime et Illustrissime Isidore Joseph Evêque de Tournai a procédé

à l'érection et la bénédiction du chemin de Croix de la chapelle de Paix, en présence des r.P. J. Lejuste et A. Méhauden  vicaires et J. Haustrate et A. Labeau prêtres nés à Ellezelles.

 

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